Les quatre étapes consistent à :
Faire une autoréflexion et une prise de conscience
Cela consiste à se connaître soi-même en pensant à ses valeurs, ses lacunes, ses biais et ses privilèges.
Par exemple se demander :
- Comment je conçois la santé?
- Quelles sont mes valeurs en lien avec la prise en charge d’une condition de santé ou d’un comportement?
- Est-ce que mes caractéristiques personnelles (statut social, ethnicité, genre, etc.) m’avantagent en termes d’accès aux soins de santé en comparaison avec des personnes présentant des caractéristiques différentes?
Cela consiste à réfléchir sur ses préjugés, ses jugements hâtifs et sur les stéréotypes que l’on peut véhiculer.
Par exemple se demander :
- Est-ce que j’ai des idées préconçues par rapport à la maladie, l’âge, l’ethnicité, le genre, le statut socioéconomique de la personne?
Acquérir des connaissances culturelles tout en étant conscient de ses limites
Cela consiste à s’informer sur les éléments visibles non visibles et les variations biologiques.
Par exemple :
- Quels sont les traditions, les habitudes alimentaires, le langage, la tenue vestimentaire, les arts et les coutumes des personnes auprès de qui vous œuvrez (éléments visibles)?
- Quels sont leur mode de pensée, leur perception du temps, leur perception de la santé, leurs pratiques de soins (éléments non visibles)?
- Quelle est leur capacité à métaboliser certains médicaments (variations biologiques)?
- Quel type de diversité existe-t-il dans la communauté? Quels sont les services disponibles? Sont-ils accessibles à tous les groupes (Stubbe, 2020)?
Démontrer un désir d’apprendre des autres, en faisant preuve d’humilité et d’empathie
Cela consiste à accepter la personne, sans jugement (AOTA, 2020b, citée dans Anderson, 2022), rester présent, faire preuve d’écoute et d’ouverture envers l’autre (AOTA, 2020b, citée dans Anderson, 2022) afin de mieux comprendre sa réalité, sa culture, ses différences culturelles (Bangs et al., 2023), ses préoccupations, ses défis et son expérience de vie.
Ce savoir-être devrait s’intégrer tout au long des interactions avec la personne.
Développer ses habiletés de communication interculturelle
Cela consiste, entre autres, à renforcer ses habiletés de communication interculturelle verbale et non verbale.
Par exemple :
- En s’informant et en validant auprès de votre interlocuteur votre interprétation et votre compréhension respectives lors de vos interactions. Ceci est très important, car l’interprétation des mots et des gestes diffère selon la culture. Les situations ci-dessous illustrent quelques-unes de ces différences.
Communication verbale
- Une personne pourrait vous répondre qu’elle n’a pas mal au cœur, alors qu’elle a effectivement des nausées. Les expressions françaises peuvent parfois porter à confusion.
Communication non verbale
Par exemple :
- Le contact visuel est généralement souhaitable et désirable (en Amérique ou en Europe), alors qu’il ne l’est pas pour d’autres (en Afrique ou en Asie).
- Aussi, pour certains, hocher la tête de gauche à droite signifie OUI, alors que pour d’autres cela signifie NON.
peut être interprété comme un signe de satisfaction ou d’approbation pour certains ou comme un signe vulgaire pour d’autres. |
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peut vouloir dire que tout est OK, représenter le chiffre zéro, désigner de l’argent ou encore être vulgaire. |
Cela consiste à développer ses capacités à recueillir de l’information pertinente.
Par exemple :
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Dans une entrevue initiale, vous pourriez vérifier la possibilité d’avoir accès aux services proposés et la participation éventuelle des membres de la famille dans la réadaptation sans idées préconçues, etc.
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Vous pourriez aussi vérifier auprès du patient les éléments qu’il croit utiles dans l’atteinte de ses objectifs d’intervention (valeurs ou croyances qui affecteraient les choix ou les suggestions) (Stubbe, 2020).
Cela consiste à s’assurer que la personne se sent écoutée et comprise durant la séance (Stubbe, 2020).
Par exemple :
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Vous pouvez valider votre compréhension durant votre entretien :
Je comprends que vous avez besoin de suggestions qui respectent votre horaire chargé et qui tiennent compte de votre situation…est-ce que j’ai bien compris vos besoins? Que souhaitez-vous ajouter pour me permettre de mieux vous comprendre?